À travers treize récits d'une intensité étonnamment contenue, dans un style brillant, dompté - pas un pouce de graisse -, sur un ton alternant admirablement les rythmes et les souffles et qui entraîne le lecteur dans sa course, Guy Lagorce nous ouvre les portes d'enfers et de royaumes qui nous étaient inconnus. Le sport (mais faut-il vraiment dire «le sport», ou la lutte, ou la guerre, ou l'épreuve et l'ordalie, ou - ô Nietzsche ! - le surhumain ?) est vécu d'abord avec l'exigence extrême des aventures intérieures.
Lagorce y est. Ses héros y sont. Lecteurs, nous y sommes : il ne s'agit plus d'être des voyeurs mais, hommes ou femmes, les reîtres fous de cette guerre. Les initiés, en treize épreuves, en treize nouvelles, au Mystère. Alors, une question se pose : pourquoi, chez Lagorce, cette folie de l'effort et du défi, de la victoire et de la volonté ? Réponse évidente lorsqu'on referme son livre : parce que ses héros, sur les stades, les rings et autres lieux d'infinie douleur et de joie sauvage, paient encore comptant, en notre siècle qui renonce, leur quête de l'impossible.
Toujours, jusqu'à l'aube incertaine, ils continuent, les dents serrées, de lutter avec l'Ange.
Lire la suite
À travers treize récits d'une intensité étonnamment contenue, dans un style brillant, dompté - pas un pouce de graisse -, sur un ton alternant admirablement les rythmes et les souffles et qui entraîne le lecteur dans sa course, Guy Lagorce nous ouvre les portes d'enfers et de royaumes qui nous étaient inconnus. Le sport (mais faut-il vraiment dire «le sport», ou la lutte, ou la guerre, ou l'épreuve et l'ordalie, ou - ô Nietzsche ! - le surhumain ?) est vécu d'abord avec l'exigence extrême des aventures intérieures.
Lagorce y est. Ses héros y sont. Lecteurs, nous y sommes : il ne s'agit plus d'être des voyeurs mais, hommes ou femmes, les reîtres fous de cette guerre. Les initiés, en treize épreuves, en treize nouvelles, au Mystère. Alors, une question se pose : pourquoi, chez Lagorce, cette folie de l'effort et du défi, de la victoire et de la volonté ? Réponse évidente lorsqu'on referme son livre : parce que ses héros, sur les stades, les rings et autres lieux d'infinie douleur et de joie sauvage, paient encore comptant, en notre siècle qui renonce, leur quête de l'impossible.
Toujours, jusqu'à l'aube incertaine, ils continuent, les dents serrées, de lutter avec l'Ange.